Risques technologique
Lorsqu’il faut répondre à un accident impliquant des hydrocarbures, ou intervenir sur un site industriel où sont présents des produits radioactifs ou chimiques dangereux, c’est à l’équipe « Risques technologiques » que l’on fait appel. Au cœur de sa mission : la lutte contre les risques chimiques, biologiques et radiologiques générés par nos sociétés modernes.
Les opérations de protection des personnes, des biens et de l’environnement revêtent une complexité accrue dès qu’elles mettent en jeu des produits toxiques, corrosifs, inflammables, explosifs, ou radioactifs.
Quelles que soient les quantités mises en jeu – du simple fût de 200 litres à la citerne de grande taille –, les situations peuvent évoluer rapidement et toucher des populations situées dans la zone de danger. C’est le cas par exemple lorsque des vents sont susceptibles de propager un nuage toxique vers des zones habitées.
Il faut donc réagir rapidement face à des produits dangereux qui peuvent se présenter sous forme solide, liquide, gazeuse, en gaz liquéfié, sous pression, et à très basse ou très haute température.
Le service d’incendie et de secours de l’Indre s’est donc doté d’une équipe de personnels formés aux sinistres impliquant des matières dangereuses.
Une stratégie opérationnelle spécifique
Sur de tels sinistres, l’équipe « risque technologique » intervient toujours en deux temps.
Le premier temps, dit « phase réflexe », vise à stabiliser la situation. Dans la tenue de protection adaptée – le scaphandre risque chimique -, et par équipe de deux binômes, ces professionnels s’attacheront à prendre des mesures conservatoires : sauvetage, périmètre de sécurité, confinement, évacuation. Cela peut impliquer :
- des actions immédiates sur la source de danger : la fermeture d’une vanne, le confinement d’une source radioactive, l’obturation de canalisations de réseau par des boudins obturateurs pneumatiques, la protection de regards de réseaux par des plaques obturatrices…
- des actions sur les écoulements liquides par mise en place de rétention (par exemple : poser 90 m de barrage flottant sur un cours d’eau pollué aux hydrocarbures)
- des actions sur les nuages toxiques ou inflammables par établissement de rideaux d’eau.
Parallèlement, cette phase permet la qualification de l’accident par des reconnaissances, des recherches documentaires, et des mesures diverses telles que :
- mesures d’explosimétrie,
- mesures de toximétrie – concentration d’oxygène et de gaz toxiques dans l’air ambiant
- mesures de rayonnements ionisants,
- mesures du pH, de la conductivité et de l’oxygène dissous dans des échantillons d’eaux polluées…
Une deuxième phase, dite « réfléchie », est menée en lien avec d’autres services et avec des entreprises spécialisées. Elle a pour objectif :
- de confirmer ou d’ajuster le dispositif mis en place ; par exemple en élargissant le périmètre de sécurité ;
- de décontaminer et de contrôler intervenants et matériels souillés – par exemple en établissant un sas de décontamination avec récupération des eaux de rinçage ;
- d’agir pour faire cesser le risque ou en limiter ses effets – par exemple par dépotage d’une citerne fuyarde. L’équipe Risque technologique est ainsi à même de dépoter en sécurité jusqu’à 1000 L de liquide inflammable pur par pompe pneumatique, ou de transvaser en sécurité des liquides chargés par une pompe hydraulique ;
- d’éviter tout transfert de contamination par le respect du périmètre maintenu de l’extérieur par les forces de l’ordre.
Composition et formation
35 spécialistes en risques chimiques et biologiques et 15 spécialistes en risques radiologiques composent l’équipe.
Ces personnels se forment annuellement : 16 h sont consacrées aux « risques chimiques et biologiques » et 8 h aux « risques radiologiques ».
Les matériels sont centralisés au Centre de secours principal de Châteauroux. Ils sont conditionnés dans un Véhicule d’intervention risques technologiques (V.I.R.T.) et une remise opérationnelle du centre.